Une légende de l’afro-jazz nous a quitté: Manu Dibango s’est éteint à l’âge de 86 ans

Manu Dibango au saxophone

La légende de l’afro-jazz Manu Dibango est morte ce mardi à l’âge de 86 ans « des suites du covid 19 », a-t-il été annoncé sur sa page Facebook officielle, tenue par son entourage.
( C’est avec une profonde tristesse que nous vous annonçons la disparition de Manu Dibango de ce saxophoniste, notre Papy Groove ).

Emmanuel N’Djoké Dibango, dit Manu Dibango, est né à Douala, au Cameroun le 12 décembre 1933. Ses parents sont originaires d’ethnies différentes : son père est yabassi, et sa mère douala. Sa famille est de confession protestante, et sa mère dirige la chorale du temple.

Retour sur sa vie

En 1949, il se rend à Saint-Calais, dans le Nord de la France pour poursuivre ses études et passer son bac. C’est à Chartre qu’il découvre le jazz au début des années 50.

Il apprend le piano, puis saxophoniste et commence à se produire sur scène. Son père désapprouve son style de vie et lui coupe les vivre en 1956.
son jazz s’africanise

C’est à Bruxelles qu’il rencontre sa femme Coco et que son jazz s’africanise au contact du milieu congolais Belge. Joseph Kabasélé Tshamala, dit Grand Kalle l’engage dans son orchestre et ils enregistrent plusieurs disques qui remportent le succès en Afrique et les amènent à Kinshasa, au Congo où ce saxophoniste lance le twist en 1962 dans sa propre boite. Le succès est phénomènal. Mais le musicien ne se sent pas bien accueilli dans son pays car créer un nouveau lieu de nuit lui attire beaucoup de problèmes. Il décide de retourner en France.

En 1967, Manu Dibango trône à la tête de son premier Big Band et développe son style musical novateur pour une série d’émissions télévisés avec des acteurs comme Dick Rivers ou Nino Ferrer, pour lequel il joue de l’orgue Hammond, puis du saxophone, et finit par diriger son orchestre.

Soul Makossa

En 1972, il enregistre tout d’abord la face B d’un 45 tours « Soul Makossa », qui sera samplé sur « Wanna be Starting Something » de Michael Jackson et « Please don’t stop the music » de Rihanna. Manu Dibango fait ensuite la conquête des Etats-Unis avec un tournée qui remporte un vif succès.

De 1975 à 1979, il dirige à Abidjan l’Orchestre de la Radio-Télévision ivoirienne. Ses parents décédent en 1976, et deux ans plus tard Manu entregistre un album avec des musiciens nigérians (« Home Made ») avant de s’envoler pour la Jamaique. La bas, il enregistre des sessions au côtés de la célèbre section rythmiques de reggae Sly Dunbar.

Dans les années 80, il collabore en outre avec Serge Gainsbourg.

Album Waka Juju

Sorti en 1982, l’album consacre entre autre son retour à l’afro-sound. « Surtention » (1984) offre une rencontre entre hip-hop et tradition africaine. Le 14 mai 1986, il est de plus décoré de la médaille des Arts et des Lettres par le ministre de la culture française alors de l’époque, Jack Lang.

L’album Wakafrica 

En 1992, Yves Bigot lui propose en outre d’enregistrer « Wakafrica », un album de reprises des plus grands tubes africains. Cet album parait dans le monde entier et permet à Manu Dibango de revisiter entre autre le patrimoine de la chanson. Il invite alors les ténors Youssou N’Dour, Salif Keita, Papa Wemba, Angélique Kidjo, Peter Gabriel, Manu Katché,… Le single « Biko » sera alors remixé à Atlanta par Brendan O’Brien. Par ailleurs, c’est cette même année que Manu reçoit une Victoire de la Musique pour le deuxième volume des Négropolitaines.

Lamastabastani

L’album parait finalement en 1996 et s’inspire de la disparition de sa femme l’année précédente. Manu Dibango enchaîne donc deux albums, un spectacle aux côtés de Ray Lema, la musique du film d’animation Kirikou. Mais également les bêtes sauvages en 2005, un album en hommage à Sydney Bechet et à La Nouvelle Orléans…

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